Lysias

une promesse ou un serment. Dans le Phèdre, le personnage éponyme rappelle à Socrate son engagement, celui de prononcer un discours meilleur que celui de Lysias :" Très noble ami!... Fait ce que tu viens d'annoncer. Tu t'es engagé de prononcer un autre discours qui soit meilleur et qui ne soit pas moins plein que celui de Lysias" p89-90. Et face aux manières du philosophe, Phèdre prononce le serment qui obligera ce dernier à tenir sa parole :" non, je le prononce au contraire... Je te jure

milieu de son discours : « Et moi qui me figurais que tu n’en étais qu’à la moitié et que tu allais l’équilibrer avec un développement sur celui qui n’aime pas » (241 d) : Socrate n’a en effet envisagé que l’intérêt de celui qui aime (ce serait selon Lysias d’aimer celui qui ne l’aime pas), il n’a pas encore envisagé l’intérêt de celui qui n’aime pas. Socrate pourtant refuse d’aller plus loin. Une purification est nécessaire : les précédents discours ont blasphémé contre l’amour. Il effectue donc dans

langagière, en engageant tout le corps:«les amant s'attachent aux pas de ceux qu'ils aiment». De même, parler son for intérieur peut avoir pour effet de ravir, non seulement le jugement du destinataire, mais son corps. C'est ainsi que le discours de Lysias«concernant (s)es intentions» a engendré, chez Phèdre, une «transe corybantique», comme le constate, ironique, Socrate. Ce pouvoir propre à la parole est souligné cyniquement par Dubois, l'ancien valet de Dorante, dans Les Fausses confidences:«Quand

poteries dans le quartier du Céramique. Il a été bouleute lors de l'archontat d'Isagoras. Sa sœur aînée,  Koré,  est l’épouse d’ Aristophane , un importateur de marbre.  Lysia , la cadette, est mariée à  Arbacès , un riche marchand syrien. Leur père,  Milon , possède un grand domaine agricole et des mines en Attique.

maraudeur de passage ? Le petit soldat breton déserteur ? La solidarité de classe n’aurait-elle pas épargné le coupable en la personne du procureur Destinat, personnage impitoyable et glacé ? Et comment expliquer le suicide de la jeune institutrice, Lysia, si pleine de vie ? 1. Philippe CLAUDEL Écrivain et réalisateur français né en 1962, Philippe Claudel

cher Phèdre, et d’où viens-tu ? PHÈDRE. Socrate, je quitte en ce moment Lysias, fils de Céphale, et vais me promener hors des murs, car j’ai passé chez lui la matinée entière, toujours assis ; et, pour obéir à notre ami commun Acuménos[1], je me promène de préférence sur les chemins : cela délasse mieux, dit-il, que de faire le tour d’un [227b] drôme[2]. SOCRATE. Et il a raison. Mais, à ce que je vois, Lysias[3] était en ville ? PHÈDRE. Oui, chez Épicrate, là-bas, dans la Morychia[4]

que l’amour. Et on peut le constater dans Phèdre dans le discours de Lysias quand il a traité la thèse «  il faut accorder ses faveurs a celui qui n’aime pas plutôt qu’a celui qui aime ». Et enfin, l’élocution est un outil de survivance :c'est un mécanisme de défense une fois menacer, par exemple dans Phèdre : Phèdre défit Socrate de prononcer un meilleur discours, après avoir examiné le discours de Lysias : « Croit tu qu’il y ait un autre Grec capable de prononcer sur le même

l’amour et la philosophie * Pour les sophistes, l’objet du discours importe moins que l’effet produit sur l’interlocuteur. La parole est spécieuse dans la bouche des sophistes. Le sophiste cherche à imposer sa loi au réel. * Le discours de Lysias est un éloge paradoxal, il faudrait coucher avec quelqu’un sans avoir de l’amour pour lui. * « Et lorsque l’orateur, ignorant de ce que sont le bien et le mal, trouve une cité qui l’ignore également et entreprend de la persuader, non pas en faisant

admirable ami (…) Phèdre : (…) ce pour quoi je fais des vœux. » 257c-278b, p.264-310) A. Le problème de la parole et de l’écriture. (« Phèdre : (…) D’ailleurs admirable ami (…) Eh bien, parlons. » 257c-259d, p.264-160) 1. Le reproche adressé à Lysias d’être un logographe. Les hommes politiques craignent de passer pour des sophistes selon Phèdre. (« Phèdre : (…) D’ailleurs admirable ami (…) sophistes. » 257c-d, p.264-265) 2. Critique du faux problème de la logographie et position du vrai problème :

est réellement du juste, mais ce qui semble tel » (p.132) ; ils sont capables donc de jouer sur l’ambiguïté de ce dont ils parlent afin d’opérer des glissements de sens et donner ainsi une apparence de vérité à ce qui est faux. Il en est ainsi de Lysias qui s’abstient de définir l’objet de son discours, à savoir l’amour : à la faveur de la confusion ainsi créée, les arguments qu’il utilise acquièrent une portée générale et discréditent, aux yeux de Phèdre, toute forme d’amour et non seulement celle