Droit
Publié par Guillaume Lhuillier le 24 mars 2010 dans les catégories DERNIERS ARTICLES PARUS, HISTOIRE DU DROIT | 0 comments
L’Histoire a révélé tout au long des âges que le but suprême vers lequel s’efforce toute société civilisée est de bâtir en son sein un idéal de Justice et d’harmoniser l’activité de ses membres en la soumettant à l’empire du Droit. Ainsi, la substitution progressive du droit à la force pure est en somme l’indice où s’affirment le mieux les progrès d’un peuple, et de même que le psychologue apprécie le caractère d’un homme à ses gestes habituels, l’historien juge les progrès d’une nation d’après la perfection de ses institutions juridiques.
Malheureusement, le droit que surent imposer les hommes est tissé d’imperfections : le réseau des lois, interrompu par des lacunes, déformé par des erreurs inévitables, n’est point assez serré pour détruire, à jamais, ses adversaires. Aucun autre philosophe que Léo Strauss ne l’a aussi bien résumé dans l’introduction de son maître livre Droit naturel et Histoire : « rejeter le droit naturel revient à dire que […] le droit est déterminé exclusivement par les législateurs et les tribunaux des différents pays. Or, il est évident et parfaitement sensé de parler de lois et de décisions injustes. En portant de tels jugements, nous impliquons qu’il y a un étalon du juste et de l’injuste qui est indépendant du droit positif et qui lui est supérieur ».
D’origine allemande, né le 20 septembre 1899 à Kirchhain, Léo Strauss obtint une thèse en philosophie puis émigra aux Etats-Unis où il entreprit une brillante carrière à l’Université de Chicago. Strauss est à l’origine de réflexions poussées sur la crise du spinozisme et la « science du judaïsme », mais celui-ci parviendra à son apogée philosophique lorsqu’il défendra la notion de droit naturel contre les doctrines qui souhaitaient justement s’en débarrasser.
Au commencement, les droits naturels de