Introduction au droit des affaires
L’introduction du module du droit des affaires dans les institutions d’enseignement et dans les formations en cours de vie, est relativement récente. L’expression, elle-même, ne date, d’ailleurs, que d’une quarantaine d’années. En Algérie, sous le régime du socialisme, et bien que le droit algérien soit fondamentalement libéral (le droit français, droit libéral par excellence, en est la source d’inspiration principale), il était inconcevable de lui accorder un quelconque droit de cité. Faire des affaires avait un sens péjoratif et était incompatible avec le droit socialiste, négateur de l’individu et de la recherche du profit. Or l’activité lucrative est au cœur du droit libéral et donc du droit des affaires. Le principe de la liberté du commerce et de l’industrie (consacrant la liberté d’entreprendre), principe cardinal du droit des affaires, n’a été inséré dans le droit constitutionnel algérien qu’en 1996, alors que le processus de libéralisation de l’économie a été entamé une dizaine d’années plutôt (les lois de 1988 sur l’autonomie des entreprises publiques, en ont marqué les prémisses). C’est dire la jeunesse de cette discipline, en Algérie. Ce retard dans la constitutionnalisation de ce principe traduit la crainte de faire face aux forces opposées au passage à l’économie de marché. L’article 37 de la constitution du 28 novembre 1996 garantit, désormais « la liberté du commerce et de l’industrie » qui doit s’exercer dans le cadre de la loi ». Ce droit est encore en construction mais il connaît une progression rapide et inexorable. Les principaux instruments juridiques de passage à l’économie de marché sont codifiés et leur mise en œuvre ne rencontre plus aucune résistance et les chefs d’entreprises réclament, de manière récurrente leur respect. Assurément, le droit commercial était largement codifié et s’applique, au premier chef, à ceux qui font des affaires