Spinoza Les Exigences

s’absenter de lui-même, il est un élément naturel qui ne peut pas prétendre se placer au-dessus de la nature dont il fait partie : c’est ce que Spinoza nomme la contrainte, c’est-à-dire le fait que les individus sont ballotés par des éléments qui s’imposent à eux. Dès lors, compte tenu de l’impact des affects, il est aisé de n’être pas soi-même. Spinoza se moque ainsi (Ethique 4 44 Scolie) de « celui qui rêve jour et nuit de la femme par laquelle il est obnubilé et qui par suite ne s’appartient plus »

Philosophie Le Mal Lecture : Spinoza, Ethique Paul Ricœur, Le Mal Marguerite Duras, La Douleur Introduction : Paul Ricœur montre que si le mal peut être intéressant à travailler parce que le mal se présente d’abord comme un fait incontestable : il y a le mal, c’est une expérience : « Que le monde est mauvais, c’est là une plainte aussi ancienne que l’histoire et même que la poésie. » (Kant, La religion dans les limites de la simple raison). Le mal se présente sous la forme d’une

à des exigences contradictoires A. Le savoir comme libération Savoir et croyance se distinguent pourtant fondamentalement, au moins par leur exigence respective : le savoir est animé d'une exigence de raison, tandis que la croyance (et la religion en particulier) estime que la foi est d'une valeur supérieure à la raison. La religion ne demande qu'une attitude : que l'on accepte le dogme. “ Cela vous fera croire et vous abêtira ”, déclare ainsi Pascal5. À cet égard, comme le montre Spinoza dans le

qui distingue le désir qui tend toujours à s’écarter des limites du besoin, et va chercher sa volupté dans des satisfactions hors-nature. Le désir apparaît dans l’intervalle qui excède, déborde le besoin et dans la marge qui outrepasse la simple exigence biologique. Dans la mesure où le désir n’est pas soumis à la régulation biologique, il est irréductible au besoin. Le désir est d’un autre ordre, et comme le remarque Epicure « ce n’est pas le ventre qui est insatiable, comme le dit la foule, mais

lui donne les raisons d’exister. Ensuite, pour Kant, les hommes sont insociablement sociables : ils veulent vivre en société car ils savent que c’est nécessaire (sociabilité), mais chacun n’est pas disposé à s’imposer à lui-même les exigences entraînées par cette exigence collective (insociabilité). Ainsi, selon Kant, l’homme à l’état de nature ne peut pas vivre en harmonie : leurs rapports passionnels engendreraient conflits et insécurité, débouchant sur une situation contraire à l’objectif poursuivi

de juste mesure (de limitation raisonnable) dans l’usage des plaisirs (ni trop, ni trop peu4). C’est cette juste mesure que l’éthique grecque ancienne nous préconise d’appliquer dans notre existence et que beaucoup de penseurs ont identifiée aux exigences biologiques naturelles. ! ! 3 Le désir comme besoin ! L’analyse des désirs a souvent été menée dans une très grande proximité avec celle des besoins, présentés comme modèles des désirs. Les désirs exemplaires sont la soif, la faim, le désir sexuel

empruntées à la nature ou à la conduite humaine. anthopocentrisme : attitude qui consiste à placer l’homme au centre et à considérer que tout dans la nature concourrir au bien de l’homme qui occuperait la place éminente dans l’échelle des êtres. Pour Spinoza (appendice du livre I de l’Ethique), les h st communémt finalistes. Anthropomorphisme → pensent que la nature est aussi finaliste : déterminisme. Pour Leibnitz, il y a différents degrés de cse Descartes : seul l’h est cst. Kant – Critq de la raison pure

déterminé, cet ordre doit-il se comprendre comme une volonté ? Spinoza s´attaquera a cette conception en montrant l´impasse de la démarche qui consiste à prêter une volonté et des désirs à Dieu. “La volonté de Dieu, cet asile de l´ignorance” Spinoza. Argument de Spinoza : si Dieu veut quelque chose, c´est qu´il est imparfait car on ne peut vouloir, désirer que ce qui nous manque. Or, comment un Dieu infini pourrait-il être imparfait ? Bref, Spinoza met en évidence le caractère anthropomorphique du finalisme

possédons pas, ou pas encore. D’ailleurs, est-il possible de ne rien désirer, d’être comblé, satisfait par la réalité, ou sommes-nous par essence des êtres de désir, qui cherchent toujours à augmenter leur puissance, aspirent toujours à être davantage ? Spinoza, lui aussi, reprend cette définition première, et écrit : « Ce qu’on n’a pas, ce qu’on n’est pas, ce dont on manque, voilà les objets du désir et de l’amour. » Le désir est effectivement vécu comme l’expérience du manque et de la dépossession, c’est

désir comme puissance positive 1) La déconstruction de l’illusion La philosophie de Spinoza présente tout d’abord cette originalité (par rapport à ses prédécesseurs) qui consiste à affirmer que l’Homme est essentiellement un être de désirs : « L’appétit (le désir) n’est par là rien d’autre que l’essence même de l’homme… » (Ethique, Scolié proposition IX, pages 144-146). C’est bien le désir qui apparaît à Spinoza comme étant constitutif de la nature humaine, et par là même il rompt avec toute une