Cannibale

par

Francis Caroz

Il apparaît au tout début du récit, compagnon de Gocéné dans la voiture : les deux hommes sont unis par une profonde amitié que l’on perçoit à travers leurs échanges. Parvenu au barrage, il est repoussé par les deux jeunes Kanaks, parce qu’il est blanc : ses cheveux gris – il a soixante-quinze ans – n’ont pas suffit à lui gagner le respect des jeunes Kanaks. Ce n’est pas un Caldoche – un Blanc de Nouvelle-Calédonie. « Il habitait dans la banlieue parisienne, à Saint-Denis, et travaillait sur les gazomètres du quartier de la Plaine. » En 1931, il est un « ouvrier sans histoires, un homme qui ne supportait pas qu’on tue des innocents, qu’ils soient noirs ou blancs. » Didier Daeninckx ne le définit pas davantage : ni militant officiel, ni révolté permanent, il ne tente pas de rallier les autres témoins : il s’avance simplement quand il croise une injustice. Il ne veut pas réfléchir aux conséquences de son acte courageux : « Dans un moment pareil, ce serait le plus sûr moyen de ne rien faire » déclare-t-il.

C’est pour cela qu’il prend calmement la défense de Gocéné, qu’un policier s’ap

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