Gocéné est le narrateur, vieil homme qui raconte son histoire et celle de Francis Caroz aux deux jeunes hommes armés qui tiennent un barrage routier, mais aussi au lecteur, à qui il raconte l’épisode de la longue cérémonie du thé partagé au barrage, dans lequel son aventure à Paris et les événements qui la suivent sont enchâssés.
Choisi pour prendre part à l’exposition coloniale, on lui fait traverser l’océan, puis la France pour se retrouver à Paris, dans des conditions indignes qu’il réprouve. Mais c’est le départ forcé de sa fiancée Minoé, sur laquelle il avait promis de veiller, qui le pousse à agir : « elle m’était promise et j’avais fait le serment à son père, le petit chef de Canala, de veiller sur elle ». Il ne se révolte pas contre l’ordre colonial ou la République française : il veut simplement honorer la promesse faite au père de sa bien-aimée. Les Kanaks sont hommes d’honneur, et Gocéné est un Kanak, qui vit selon les codes des anciens. Il a une vive intelligence et un grand sens de l’adaptation : il comprend très vite comment circuler dans Paris, ne se laisse pas impressionne