Fille de deux écrivains, femme d’un des grands poètes de l’époque et amie d’un autre, Mary Shelley ne pouvait sans doute pas s’empêcher de truffer son texte d’allusions à d’autres livres – et c’était en outre l’habitude de l’époque. Elle fait entre autres allusion à Wordsworth et à Coleridge, LaComplainte du vieux marin de ce dernier étant une source évidente : Walton la cite, et tout comme le marin, il sera emprisonné dans les glaces. L’allusion n’est pas gratuite : Frankenstein sera l’équivalent du marin pour Walton, en lui livrant une histoire morale impliquant une injure faite à la nature, et ses conséquences, dont Walton saura tirer profit.
Il est aussi question des lectures auxquelles se livre le Monstre. Il nous explique lui-même leur utilité : Les Souffrances du jeune Werther lui apprend les sentiments ; les Vies de Plutarque l’informe sur la société et les gouvernements ; et Le Paradis Perdu de John Milton lui fait ressentir toute l’horreur de sa position. Ce sont des choix intéressants. Werther faisait sensation à l’époque où se passe l’histoire, subjuguant toute un