Le dernier jour d'un condamné

par

Marie

La fille du condamné est âgée de trois ans. « Elle est fraîche, elle est rose, elle a de grands yeux, elle est belle ! » Le père idolâtre son enfant, comme Victor Hugo idolâtrait Léopoldine, sa fille aînée. En effet, à vingt-neuf ans, Hugo est père d’une enfant de cinq ans qu’il aime plus que tout, et dont la mort déchirera son cœur d’irréparable façon quatorze ans plus tard. L’amour absolu que le condamné porte à Marie est le même que celui que Hugo éprouve pour Léopoldine.

Malheureusement, un ultime déchirement attend le condamné : la fillette ne le reconnaît pas et l’appelle Monsieur : « Monsieur ! Il y a bientôt un an qu’elle ne m’a vu, la pauvre enfant. Elle m’a oublié, visage, parole, accent ». On a dit à l’enfant que son père est mort : « Il est dans la terre et dans le ciel », explique-t-elle. Le malheureux est privé de la seule consolation qui vaille pour lui, entendre son enfant prononcer un mot unique : « être condamné à ne plus entendre ce mot, ce mot de la langue des enfants, si doux qu’il ne peut entrer dans celle des hommes : papa ! »

La petite est effrayée pa

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