Les Complaintes

par

Le rêve comme moyen d’évasion

Aspirant à la vérité de la solitude, le poète se crée un réel onirique où toute la fantasmagorie contribue à un équilibre certes virtuel et intangible, mais qui procure, à la lecture, une véritable libération. L’univers onirique laforguien n’est pas un réel modifié, une réalité parallèle, il s’agit d’un monde intérieur, porteur de ses fantasmes et de ses incohérences, qui constitue plus un cocon où l’on peut se réfugier qu’une alternative à la réalité.

Oubliant sa maladie, sa mélancolie et son mal de vivre, Laforgue évoque maintes fois les félicités de la vie, et plonge en des rêves au bonheur simple dans le sein de la terre loin de la corruption et de la misère de la société : « Amours, gibiers ! / Aux jours de givre, / Rêver sans livre, / Dans les terriers / Chauds de fumiers ! ». C’est dans son monde intérieur – son « rêvoir » comme il le désigne par l’un de ses néologismes assez nombreux – qu’il trouve une paix longtemps recherchée.

Comme il le dit si bien dans un moment de froide lucidité : « Je n’aurai jamais d’aventures ; / Qu’il est petit, dans la nature, /

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