Epictète

renversement de perspective (agir sur soi plutôt que sur le monde) est miraculeux : il semble permettre d’atteindre un bonheur absolu, quelles que soient les circonstances. Mais il ne va pas sans difficulté. 1. Modifier nos désirs Les Stoïciens (Sénèque, Epictète et Marc-Aurèle sont les plus connus) recommandent tout d’abord de distinguer ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous : Souviens-toi donc de ceci : si tu crois soumis à ta volonté ce qui est, par nature, esclave d’autrui, si tu crois

ses œuvres ont été perdus. Epictète Le stoïcisme impérial correspond au triomphe de Rome. Ses représentants sont Sénèque, homme de lettre, avocat, dramaturge, courtisan, il a même été précepteur de Néron. Il connaîtra la disgrâce quand Néron accédera au pouvoir, et se suicidera sur ordre. Son œuvre est très importante : La brièveté de la vie, La tranquillité de l’âme, L’oisiveté. Il vivra très mal le fait d’être à la fois riche citoyen et homme de lettre. Epictète est un esclave grec. Les hasards

 »[footnoteRef:9] Tel est l’agir qu’il faut, adopter selon Epictète et les stoïciens. Effectivement, c’est-à-dire qu’il faut distinguer, les choses qui dépendent de nous et celles qui ne dépendent pas de nous ; Il s’en trouve alors, selon cette perspective, que notre liberté est réduite uniquement aux choses qui dépendent de nous. Mais quelles sont les choses qui dépendent de nous et celles qui n’en dépendent pas ? Epictète nous l’explique : [9: EPICTETE, Manuel, [VIII], (trad. E. Cattin), Paris, Flammarion

En effet, il ne nous reste que des fragments des premiers stoïciens (Zénon de Citium (344 - 262), Cléanthe), et les seules œuvres complètes que nous possédons sont celles de Sénèque, Épictète et Marc Aurèle. Cicéron nous a transmis des débats de l'époque hellénistique qui nous renseignent sur l'ancien stoïcisme. Les adversaires des stoïciens (Plutarque, Sextus Empiricus) nous ont également laissé des témoignages sur cette pensée. Ce que nous pouvons en savoir en logique, en physique et en éthique

perpétuelle agitation. Quant aux stoïciens, ils proposent l’acceptation de tout ce qui est en supportant les coups du sort. Le stoïcien Epictète distingue les choses qui sont en notre pouvoir (nos jugements, nos désirs) et les choses qui ne sont pas en notre pouvoir (le corps, la richesse, la réputation). L’unique souhait du désir, nous rappelle Epictète, est d’atteindre l’objet désiré. Or, si nous investissons de notre désir des objets qui ne dépendent pas de nous, il est fort probable que nous

libre-arbitre, c'est qu'il échappe, par sa conscience et sa pensée, au système déterminé des lois de la nature. Le libre-arbitre, c'est la capacité de choisir et de vouloir sans y être contraint par une force extérieure. 3. Une liberté intérieure Epictète, extrait des Entretiens Cet entretien porte sur le problème de la liberté. Il s'agit de se demander ce qui est en notre pouvoir, ce qui dépend uniquement de nous, c'est-à-dire ce qui relève de notre liberté. L'entretien va établir un partage

raison ait seule le pouvoir de les chasser, d'autant plus surtout que notre vie se débat dans les ténèbres ? »(De la nature, II, Lucrèce). Mais c’est à Epictète que Descartes emprunte le raisonnement qui suit l’exposé de la troisième maxime de la « morale provisoire ». Parmi toutes les choses que nous pouvons désirer, affirmait Epictète (50-130 ap J.C.), certaines dépendent de nous, d’autres non. Nos pensées, nos jugements, et par conséquent nos désirs, dépendent de nous, tout le reste est

sagesse dans le Manuel Epictète nous parle de un bateau métaphorique. Dans celui-ci l’homme a des devoirs concernant le bateau, le capitaine et ses occupants. La vie est comme un voyage en bateau l’homme a des devoirs envers le monde ou il vit et ses contemporains. Epictète nous parle également du rythme du voyage, qui va plus vite ou plus lent. Dans la vie on est soumis au rythme du temps de la nature et de l’histoire, on doit accepter ce rythme et nos devoirs. Pour Epictète la sagesse concerne cette

les autres. En conséquence de quoi, le comédien est observé par un spectateur lui-même dévisagé par un autre témoin et ainsi de suite. Cette métaphore trouve son origine chez les penseurs grecs de l'antiquité, et notamment chez Épictète. Ainsi, dans ses Entretiens, Épictète introduit la notion de rôle à jouer pour l'homme dans le monde, rôle que l'homme ne doit pas outrepasser et qui constitue pour lui comme un devoir envers les dieux. La vie ici doit être perçue comme "un instant", un court moment

d'accoucher les esprits s'appelle la "maïeutique". Cet art nécessite de la part de Socrate de feindre l'ignorance, d'user d'ironie pour que l'interlocuteur fasse par lui-même, dans un jeu de questions-réponses, un parcours dialectique vers la connaissance. Epictète résume de cette manière la méthode socratique : «Comment faisait Socrate ? Il forçait son interlocuteur à témoigner pour lui, et il ne lui fallait point d’autre témoin. Ainsi pouvait-il dire : Je laisse les autres de côté et, comme témoin, je me