La Maison Tellier

par

Porteballe, le commis-voyageur

Il partage avec Mme Tellier et ses filles le compartiment dans le wagon du train pour Rouen. Un coup d’œil lui suffit pour voir à qui il a affaire : « Ces dames changent de garnison ? » leur demande-t-il d’emblée. Aussi ce luron ne s’embarrasse-t-il pas de cérémonies pour s’amuser un peu avec les « filles ». Il les tutoie, leur propose de sa marchandise : des jarretières, ces bandes de tissu à la fois pratiques et ornementales qui servaient autrefois aux dames à tenir leurs bas tendus. « Allons, mes petites chattes […] il faut les essayer » déclare-t-il, joignant bientôt le geste à la parole, ce qui déclenche l’hilarité des passagères émoustillées. La scène que décrit Maupassant est très osée : montrer sa jambe était, pour une femme de la fin du XIXe siècle, un geste très impudique. Laisser un inconnu passer une jarretière jusqu’en haut de la cuisse passait les bornes de la bienséance, et Porteballe ne se permet cette familiarité que parce qu’il a affaire à des prostituées. Pour lui, nul besoin de respecter ces filles-là.

Au passage, Porteballe s’amuse aussi à ridiculiser un peu un c

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