À la fin du XIXe siècle, les prostituées exerçaient leur industrie dans des maisons spécialisées, dites « maisons closes ». Elles recevaient les clients dans un cadre légal, sous la direction d’un patron ou d’une patronne comme Mme Tellier. La maison était connue comme telle dans la ville, et pouvait être vue comme un lieu de socialisation pour certains hommes qui se réunissaient là, hors de leur cercle familial. La police surveillait de près ces maisons, dont les « ouvrières » devaient obligatoirement voir un médecin très régulièrement. Ceci posé, la joie de vivre n’était pas au rendez-vous pour les « filles » qui étaient, comme l’écrit Maupassant, une « marchandise humaine ». L’écrivain, qui a souvent utilisé les services des prostituées, les met en scène dans plusieurs nouvelles, dont les plus connues sont Boule de Suif et La Maison Tellier. Cette dernière nouvelle permet au lecteur d’aujourd’hui de porter un regard sur un monde disparu en France depuis 1946.
L’incipit de la nouvelle donne au lecteur une première image, bonhomme et apaisée, de ce qu’est la maison Tellier : « On all