Fugitive Beaute

-sonnet qui appartient a la 2e section des Fleurs du Mal, la section Tableau parisien  -intimement lié a l’univers urbain et au spectacle qu’il offre - présente une scène de la vie quotidienne prise dans le vif -rencontre fugitive d’une passante qui inspire le poète, comme le suggère le titre -recueil qui marque l’entrée dans la modernité, un véritable pivot (renversement) B. se situe entre tradition et modernité c ce poème. Problématique : En quoi ce poème se situe entre

peut-être ! » chez Baudelaire et « Il a fui ! » chez Nerval, souligne le désespoir du poète devant cette rencontre inattendue. On observe un hémistiche, ce qui accentue le mot qui le suit, dans chaque poème : chez Baudelaire « la nuit ! – Fugitive beauté », la beauté fugitive de la femme et chez Nerval, « Mais non, - Ma jeunesse est finie », ce qui insiste sur le fait que sa jeunesse est éphémère. D’autre part, on constate la présence du champ lexical du temps dans les deux textes. Nerval utilise des

(« mince »), puis la couleur noire (« en grand deuil »), ensuite la « douleur majestueuse », qui relève presque de l'oxymore en connotant une dualité. La description suggère en tout cas un idéal féminin loin des codes de beauté de l'époque, évoquant d'emblée une dimension fugitive et éphémère : la silhouette est fine et élancée, comme si elle était destinée à sortir ou disparaître du tableau, ce que connote aussi le « grand deuil »L'enjambement des vers 2 à 4 (et jusqu'au vers 5) confirme cette impression

feston et l'ourlet ;

 Agile et noble, avec sa jambe de statue.
 Moi, je buvais, crispé comme un extravagant, 
Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan, 
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.
 
 Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté 
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
 Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ? 
 
Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être !
 Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais, 
Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui

balançant le feston et l’ourlet; Agile et noble, avec sa jambe de statue. Moi, je buvais, crispé comme un extravagant, Dans son oeil, ciel livide où germe l’ouragan, 10 La douceur qui fascine et le plaisir qui tue. Un éclair… puis la nuit! – Fugitive beauté Dont le regard m’a fait soudainement renaître, Ne te verrai-je plus que dans l’éternité? Ailleurs, bien loin d’ici! trop tard! jamais peut-être! 15 Car j’ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais, O toi que j’eusse aimée, ô toi qui le savais

Dans ce poème, le poète établit une image d’une femme idéal et une expérience d’amour imaginaire et fugitive. Dans les première deux strophe, la beauté de la femme est soulignée par l’opposition entre l’image de la femme et l’image du poète lui-même. Cette opposition est exprimée avec les mots contradictoires pour décrire les deux personnes. Pour la femme, sa élégance aristocratique et beauté sont montrées par les mots “longue”, “mince”, “majestueuse”, “fastueuse”, “agile et noble”, “jambe de statue”

un coup de foudre envers une femme inconnue qu'il a vu passer dans la rue. Nous nous demanderons comment le poète exprime-t-il l’idéal d’une beauté inaccessible. Donc on analysera l’ambivalence de l’image de la femme puis l’apparition de cette beauté qui laissé le poète désemparé. I. L’AMBIVALENCE DE L’IMAGE DE LA FEMME : Portrait physique : beauté et élégance sculpturale (attirante) La description de la passante insiste sur son élégance : son allure générale est « majestueuse » ; le geste

saltimbanques...) il s’attache à une passante comme l’indique le titre du poème étudié. Ce sonnet raconte une rencontre fugitive avec une inconnue croisée dans la rue. B reprend la forme traditionnelle du sonnet tout en s’inspirant d’un topos romanesque : le regard, scène de rencontre. Mais derrière cette anecdote de rencontre amoureuse la passante devient une allégorie de la beauté éphémère/éternelle dans un poème qui constitue un véritable manifeste esthétique.Il serait alors opportun, de se demander

l’éblouissement du poète - L’exclamation souligne l’intensité, la violence des sentiments - Le terme « nuit » se trouve en outre mis en relief par la proximité de l’exclamation et par sa position à la césure (hémistiche). - De plus l’adjectif « fugitive » indique le caractère fulgurant, éphémère de cette vision - Le tiret isole ce 1er hémistiche et insiste sur le sentiment de vide et de néant qui succède à l’éblouissement On perçoit en outre une violence latente grâce à tout un réseau lexical

métaphore filée : dont seuls les (…) peuvent exprimer ses émotions « extravagant » « ouragan » « tue » - Dualité : « plaisir qui tue » - « un éclair…puis la nuit » - « vie » « mort » II Dualité de l’image de la femme a) La beauté de la passante Une œuvre d’art, beauté parfaite Légèreté de la démarche : Ch. lexical : « Soulevant » « balançant » Allitérations en « l » Rythme lent du vers - Personne gracieuse : « silhouette longue et mince » Classe sociale élevée, élégance : « feston