La Subjectivité De L Historien Par Paul Ricoeur

publié en 1984, Pierre NORA dit à propos des termes « Histoire » et « mémoires » : « loin d'être synonymes, tout les oppose ». A l'inverse, dans La mémoire, l'histoire et l'oubli, Paul RICOEUR dit : « l’histoire ne parviendra jamais à s’émanciper totalement de la mémoire ». C'est donc, au sein même du corps des historiens que la question du lien entre Histoire et mémoires, continue à se poser. Quels sont les liens et les ruptures entre ses deux termes ? Dans un développement en deux parties, nous

(Normandie et Italie), la capitulation et le suicide d’Hitler, Le projet Manhattan : Hiroshima et Nagasaki (6 et 9 aout 45), les procès de Nuremberg et Tokyo. En effet c’est bien dans ces bornes admises que s’introduit la relation plus complexe des historiens à l’évènement, aux évènements, aux acteurs, aux forces théoriques qu’ils sous tendent dans la posture de tel ou tel Etat dans le conflit, et enfin aux composantes individuelles et collectives de ces « tout ». Si l’on doit tenter définir Histoire

historique et de l'autre le récit de cette réalité passée impliquant un individu qui fait de l'histoire. La confiance populaire en l'Histoire, comme processus se révélant de lui-même, pose la question de la valeur de celle-ci, mais il faut pourtant des historiens pour retracer cette Histoire. La discipline scolaire enseignée aux élèves, autrement dit la science de l'historien, cherche quant à elle à transmettre le passé dans la plus grande exactitude des faits. L'historien ne semble donc pas pouvoir porter

Socrate mais bien plutôt Platon, le disciple enthousiaste. Ainsi, l’historien peut-être en communication affective avec le passé. II. L’histoire ne peut pas être une science exacte. Fénelon, écrivain français du XVIIème siècle, écrivait : «  le bon historien n’est d’aucun temps ni d’aucune époque ». Pour Fénelon, l’historien qui veut révélé le réalité historique ne doit pas tenir compte de son époque ni de l’état auquel il appartient ; il se doit d’être objectif. Objectivité : qualité fondamentale

un acteur il est tenté de déformer les faits au profit de ses intérêts personnels ou des intérêts de sa communauté. Cette subjectivité de la connaissance historique est une porte ouverte à toute sorte de récrimination : l’histoire ne serait qu’une pseudoscience et une idéologie servant à la manipulation et à la fanatisation des peuples comme le souligne l’essayiste français Paul VALERY (1871-1945) dans Regards sur le monde actuel. Et NIETZSCHE (1844-1900) d’ajouter, dans Considérations inactuelles

Il y a des modèles qui prônent la liberté des individus qui prônent tout et que cela forme une société. Ici c’est une fonction libérale où chacun est libre de ses choix et chacun prône sa liberté) Jean Paul Sartre : « l’homme est ce qu’il fait de ce qu’on en a fait de lui ». Jean Paul Sartre lui est existentialiste Autre aspects : * On peut s’apercevoir que différente époque vont avoir un certain nombre de concept, (chargé de sens, outil théorique, terme important) et que chaque siècle

au cours des années vingt. Elle s’est construite en rupture avec les méthodes héritées du positivisme scientifique dans lesquelles prévalaient des critères de quantification et d’objectivité incapables de rendre compte de la complexité et de la subjectivité des phénomènes sociaux et humains. Par la description vivante et sensible que permet le récit, la démarche biographique donne accès à la connaissance d’univers sociaux et professionnels, appréhendés de l’intérieur, à partir d’expériences singulières

facettes, il déborde la durée et dérange les continuités, en s’emparant des esprits pour s’arrêter, perdurer, bousculer, infléchir les comportements et bouleverser, parfois sans rien changer des rapports sociaux, les modes d’être au monde. * 1 . Paul RICŒUR, La Mémoire, l’Histoire, l’Oubli, Paris, Éditions du Seuil, 2000, p. 111. * 2 . Voir HEGEL, Leçons sur la Philosophie de l’Histoire, Paris, Éditions Vrin, 1946 (1831-32), 417 p.(...) 2Temps et histoire ne marchent pas, comme on le sait, d’un

mémoire. La mémoire serait ainsi la présence du passé et sa représentation sous différentes modalités, dans les sociétés, les groupes sociaux ou les individus, façonnée par les subjectivités et les enjeux propres à chacun de ses porteurs. En regard, l’histoire serait le déroulement des événements tels que rapporté par les historiens selon des critères scientifiques. Mais cette distinction n’est pas sans poser problème tant l’historien est lui-même inséré dans les enjeux de mémoire, qu’il soit partie prenante

du film à l’annonce de son très érudit sujet de thèse sur les chevaliers-paysans de l’An Mil du lac de Paladru. L’anecdote est révélatrice des enjeux qui, pour un historien, sous-tendent l’interrogation : faut-il être de son temps ? Ne serait-ce que parce que, comme le gag fil(m)é du film de Resnais, elle semble suggérer qu’être historien, c’est se détacher du présent pour se tourner vers le passé sans utilité sociale évidente. Suggestion qui, selon qu’on appréhende la question de façon synchronique