Platon Le Tonneau Percé

créer un sentiment de manque mais ce sentiment n’est pas une cause. Le désir est alors vu comme un manque, un manque d’être et surtout un manque qui ne peut être combler entièrement. Platon illustre cette idée dans le Gorgias en disant qu’essayer de satisfaire tous ses désirs c’est vouloir remplir un tonneau percé qui se vide au fur et à mesure que l’on essaye de le remplir. Cette illustration montre aussi que nos désirs se reformulent et se créent sous des formes nouvelles perpétuellement. Il est

complément. Aristote diffère en cela de la condamnation des plaisirs que fait Platon dans le Gorgias. En effet, pour Platon le bien de l’âme consiste à mener une vie vertueuse faite de tempérance et non pas des désordres des passions. Celui qui cherche prioritairement à satisfaire ses désirs est condamné à une insatisfaction infinie car un désir satisfait s’estompe immédiatement pour laisser la place à un autre. Comme un tonneau percé que l’on chercherait à remplir sans cesse, il constitue ainsi un véritable

intact et récurent. Nous nous évertuons à combler ce vide, ce manque permanent, ce besoin incessant de nourriture, cet appétit insatiable, mais notre estomac se videra de nouveau, inlassablement. Ceci nous renvoie bien évidemment à l’image du tonneau percé de Platon. Le processus se répétant sans fin, nous finissons au bout d’un moment par réaliser que ce combat est perdu d’avance. La vérité est ailleurs. Pour échapper à tous ces faux-fuyants, nous comprenons que pour avoir une vie réussie, avoir

transitivité essentielle, il se déporte à mesure qu'il est satisfait. Donnez au désir ce qu'il demande, et il demandera autre chose : la satisfaction qu'il nous promet sitôt comblé ne cesse de reculer à mesure que nous avançons. Le désir est un tonneau percé qui se vide plus vite que nous ne pourrons jamais le remplir ; et l'homme qui se met en tête de le satisfaire est comparable à celui qui, piqué par un moustique, cède à la tentation de se gratter. Plus je gratte la piqûre, plus elle me gratte,

Platon 1. La théorie platonicienne des Idées 1.1. Le dualisme platonicien 1.1.1. Héraclite et Socrate Platon a tenté de concilier deux enseignements : celui d'Héraclite et celui de Socrate 1.1.1.1. Héraclite : Le principe d'Héraclite est le suivant : "Tout change, rien de reste". Héraclite veut dire que rien ne peut subsister définitivement, que rien dans le monde n'échappe à la ruine, que ciel et terre disparaîtront , l'activité de la nature est comparable à un potier qui forme

frustration dès plus intense. L'individu n'ayant pas l'habitude de se voir refuser l'accomplissement de l'un de ses désirs se verra donc offensé et déboussolé au plus profond. Le désir est également infini. Tel en est l'image que Platon donne sous forme d'un tonneau percé que l'on rempli sans cesse. Le sentiment de désir ne sera ainsi jamais comblé, chaque satisfaction achevée provoque la naissance de nouveau désir. C'est ainsi que la satisfaction devient rapidement une insatisfaction permanente

déjà. Ce passage du Léviathan n’est pas sans rappeler un moment essentiel du Gorgias de Platon dans lequel Socrate et Calliclès s’affrontent autour du désir. Alors que Socrate plaide en faveur d’une vie réglée et ordonnée en vue d’obtenir un certain bonheur, Calliclès fait l’éloge du désir, du dérèglement et de la liberté. Face à cette exaltation du désir sans limite, Socrate convoque l’image du tonneau des Danaïdes pour illustrer la thèse de son adversaire : alors que l’homme réglé trouve un

nuit et jour de remplir des tonneaux percés l’image est empruntée à la mythologie grecque au supplice infligée aux Danaïdes, les filles de Danacés. Elles tuaient leurs époux la nuit de leur noce (sauf une) et donc sont condamné à remplir un tonneau percé dans les enfers. Tempérance : l’une des vertus cardinale, quatre vertu essentielles (le courage, l la justice et la sagesse/ prudence) Vertu : disposition concourent a une vie morale La tempérance est la vertu caractérisée par le sens de la

condamné à l’insatisfaction radicale. C’st sans doute pour cela qu’une certaine tradition le condamne ou le rejette. Puissance d’affirmation, le désir serait l’espérance même de l’homme, créateur de lui-même et de ses œuvres. • Platon, dans le Gorgias, compare le désir au tonneau percé des Danaïdes, toujours pleins, toujours vide, impossible à remplir. Mais alors, si nous sommes ainsi condamnés au désir et à l’agitation, comment atteindre la sérénité, c'est-à-dire, pour la philosophie antique, le bonheur

transformé en plaisirs. Cette vision correspond ici à la thèse hédoniste que l’on voit présentée dans le Gorgias de 1 Benjamin Constant, De la liberté des Anciens comparée à celles des Modernes (discours). Mille Et Une Nuits, 2010 [1819]. p. 41. Platon à travers la figure de Calliclès. Ce dernier affirme ainsi que « de vivre dans la jouissance, d’éprouver toutes les formes de désirs et de les assouvir […] c’est cela, la vie heureuse ! »2. De cette définition du bonheur, nous pouvons tirer deux