Theatrum Mundi

terme de masque pour parler du rôle qu’il joue : « Non, je ne rougis point ; les masques de plâtre n’ont point de rougeur au service de la honte ». On peut parler de « dimension doublement théâtrale » (dossier p.262). Shakespeare et le theatrum mundi theatrum mundi est une expression latine qui signifie « le théâtre du monde » et qui est utilisée pour désigner, au théâtre en particulier, une réflexion de l’âge baroque sur la frontière entre réalité et illusion. On cite souvent deux pièces de théâtre

l'exploit, dont il trouve Merteuil pour public.Le théâtre, métaphore du lieu d'action, mais surtout de la société. Cette notion de théâtre du monde émergente devient un topos littéraire, le monde est un théâtre ou se joue la comédie sociale. Le « theatrum mundi », présente dans nombreuses ?uvres du 17ème, comme Don Quichotte et sa réplique « comédie de ce monde ». Une double portée du théâtre dont joue Laclos par l'hybridité du genre de son ?uvre, mais pour accroître sa critique de la société, sur cette

narrateur, qui nous donne pourtant accès à l’intériorité de certains personnages. Nous avons dans cette scène la figure même du héros classique, homme ou femme essentiellement social€ qui vit de son image dans le regard des autres. La métaphore du theatrum mundi qui parcourt tout le 17ème siècle trouve, au cœur même du sentiment amoureux, l’une de ses illustrations les plus éclatantes. Ce sont en effet tous les propos tenus sur le compte de M. de Nemours, avant même qu'elle ne le rencontre, qui ont donné

perpétuelle transformation, l'inconstance des sentiments, l'impossible accord entre l'être et le paraître : la métamorphose, le labyrinthe, la bulle, l'oiseau, le vent, le nuage, l'eau miroitante, le miroir, le masque, le déguisement. L'image de Théatrum mundi décrit le monde comme une scène sur laquelle jouent des acteurs. Elle est reprise dans de nombreuses pièces comme L'Illusion comique (1636) de Pierre Corneille, Hamlet (1603) de William Shakespeare ou La Vie est un songe (1636) de Pedro Calderón

flatteurs :  Non, morbleu, c'est à vous ; et vos ris complaisants Tirent de son esprit, tous ces traits médisants ; Son humeur satirique est sans cesse nourrie Par le coupable encens de votre flatterie ; (acte II, sc. 5, v. 659-662) C'est bien le theatrum mundi qu'en dernier lieu Alceste condamne, portant ainsi sa misanthropie bien au delà de la scène :  C'est que jamais, morbleu, les hommes n'ont raison, Que le chagrin, contre eux, est toujours de saison, Et que je vois qu'ils sont, sur toutes les

siècle d’un travail de l’imagination, car celle-ci est un des principaux outils de la méditation. La spiritualité de la Contre-réforme a enseigné aux esprits à méditer sur la mort et à comprendre la vie d’ici bas comme une vallée de larmes. Le theatrum mundi, qui connaît depuis la Renaissance une extraordinaire popularité, est le théâtre du monde, selon lequel le monde n’est qu’un théâtre où se joue la comédie humaine sous le regard de Dieu, après quoi chacun, quel que fût le rôle qu’il ait eu à remplir

l'entreprise de rénovation du théâtre par l'esthétique romantique+retour en force de l'esthétique néoclassique -théâtre aristotélicien ou théâtre romantique=tjs la Raison ms Hugo rêve de représenter la totalité des conceptions de l'esprit humaine ->theatrum mundi=théâtre du monde=totalité de ce que l'homme fait ou rêve -Romantiques conservent le sentiment très clair de la spécificité de la scène->Hugo : « Le théâtre n'est pas le pays du réel:il y a des arbres de carton, des palais de toile, un ciel de

moderne, dans Histoire de la rhétorique dans l’Europe moderne (1450-1950), dir. Marc Fumaroli, Paris, PUF, 629-706. Declercq, Gilles (2003). « L’identification des genres oratoires en tragédie française du XVIIe siècle (Iphigénie, Cinna) ». Theatrum mundi. Studies in Honor of Ronald W. Tobin, éd. Claire L. Carlin et Kathleen Wine, Charlottesville, Rookwood Press, 230-238. Forestier, Georges (2006). Jean Racine, Paris, Gallimard. Fumaroli, Marc (1980, 1994). L’Age de l’éloquence. Rhétorique et

une intrigue compliquée, à de nombreux rebondissements, auxquels contribuaient les travestissements, les métamorphoses, le jeu de l’illusion. Le théâtre, la scène, c’est l’image même de la sensibilité baroque: la scène est une image du monde (theatrum mundi), mais aussi une image au deuxième degré (le théâtre dans le théâtre). Ce décor dépaysant, conçu pour répondre à la fantaisie débridée de l’auteur, mais aussi au goût du spectateur, changeait plusieurs fois pendant la représentation ; il pouvait

comme un personnage amoral et comme un organisme parasite. Lorsqu'il se rappelle aux Raquin, il ne fait pas mystère de son histoire, il ne cherche pas à se faire hypocritement valoir selon les règles tacites (de pudeur ou de mensonge aménagé) du theatrum mundi, de la société bourgeoise, qui valorise en particulier l'honnêteté des sentiments, l'amour du travail, la rectitude morale : lui avoue carrément ses penchants à la sensualité, sa paresse et son matérialisme. Il ne semble pas avoir conscience de