Cyrano de Bergerac

par

Cyrano

Cyrano est le masqué le plus complet. Affligé par la nature d’un masque qui cache au monde son âme de « joli petit mousquetaire qui passe », il s’en construit un autre, celui de la raillerie, de la verve et de l’éclat. Seul Le Bret réussit à percer quelque peu cette armure si bien créée que Cyrano y croit presque lui-même, comme le font ses admirateurs, y compris le pantelant Ragueneau. Fustigateur d’hypocrites, Cyrano ne réalise pas à quel point il peut l’être lui-même. Mais dans son cas c’est une hypocrisie pour se protéger, pour prévenir la blessure qu’il ressent quand il examine de trop près son sort ; son « Tais-toi! » à Le Bret quand ce dernier, devinant la peine amoureuse, poignarde toute l’arrogance de son discours sur la joie d’être haï, en est la preuve. Ce n’est pas pour dire que son personnage de « rimeur et bretteur sans vergogne » est faux, mais que c’est une construction, une image qu’il présente tout comme les marquis portent leurs rubans ; il le dit lui-même. Mais un homme n’est pas, après tout, rien que ses vêtements.

Puis Cyrano s’engage dans le jeu de mas

Inscrivez-vous pour trouver des dissertations sur Cyrano >