Cyrano de Bergerac

par

L’ironie reine

Même si, réduite à sa plus simple expression, la trame de Cyrano est celle d’un petit mélodrame sentimental, Rostand y infuse un humour ironique qui donne toute sa saveur à la pièce. Le succès de Cyrano s’explique en partie par le fait que même dans les moments les plus sérieux, la pièce ne perd jamais son humour, mais aussi que cet humour est assez léger pour ne pas entamer la qualité dramatique de l’intrigue. On pense à la façon dont les fins des actes III et IV se répondent : dans les deux cas Roxane a besoin d’être rassurée par Cyrano ; même à la mort de Christian, à un moment où tout peut s’écrouler, il est difficile de ne pas voir le ridicule dans le « oui, Roxane » répété de Cyrano, même si la scène est en fin de compte émouvante.

L’auteur lance aussi bon nombre de clins d’œil à l’assistance : d’Artagnan passe en scène presque inaperçu, tout comme Théophraste Renaudot. En somme, la pièce refuse de se prendre trop au sérieux, et c’est pourquoi les moments les plus captivants produisent un tel effet : surgissant au cœur de la comédie, le public s’en trouve sous le ch

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