De rerum natura

par

Livre I

Le premier livre fait office d’introduction à l’œuvre. Après avoir fait une double dédicace, l’une à Vénus, déesse de la nature et de la vie, l’autre à Memmius, un référent apparemment réel mais dont on n’a pas gardé de trace historique, l’auteur installe une opposition entre religion et science, entre superstition et rationalisme. À ses yeux, il ne faut pas avoir peur des dieux, car, puisqu’ils sont heureux, ils ne se préoccupent pas du sort des hommes. En outre, Lucrèce retourne l’argument de l’impiété comme crime en objectant, avec l’exemple coutumier du sacrifice d’Iphigénie, que la religion est bien plus meurtrière. Il fait alors l’éloge – sans le nommer – d’Épicure, figure récurrente de l’œuvre qui apparaîtra quasiment à chaque début de livre, en le décrivant comme celui qui, pour la première fois, a osé affirmer le genre de propos matérialiste qu’il tient, et se pose comme un vulgarisateur de ce courant de pensée grec.

         Lucrèce poursuit son blâme en soulignant les dangers de la fiction, porteuse d’erreurs et d’illusions, et l’incertitude des rel

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