L'eau des collines

par

César Soubeyran

Surnommé le Papet, c’est-à-dire selon l’usage provençal le grand-père, le patriarche, il porte le nom du plus illustre des chefs de la Rome antique (ce qui était d’usage en Provence au début du XXe siècle). Ce personnage domine l’œuvre de bout en bout, bien qu’aucun volume ne porte son nom. Il « approchait de la soixantaine. Ses cheveux, rudes et drus, étaient d’un blanc jaunâtre strié de quelques fils roux […] et ses paroles sifflotaient entre des incisives verdâtres que l’arthrite avait allongées. » Il a deux obsessions : amasser du bien, et que la lignée des Soubeyran se perpétue.

Les Soubeyran sont des notables parce qu’ils sont riches. Être riche, c’est avoir de la terre : « Notre bien, qui fait le quart du cadastre des Ombrées », voilà la richesse des Soubeyran, avec le trésor, « un jarron de pièces d’or », une véritable fortune. C’est cette faim jamais éteinte qui pousse le vieillard à vouloir acheter le bien de Pique-Bouffigue. C’est au titre de cette richesse, et à ce titre seulement, que le Papet est respecté dans le village, mais il n’est pas aimé. Il ne s’est jamais marié, car la fille

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