Les Diaboliques

par

Le dessous de cartes d’une partie de whist

C’est dans le décor du salon de la baronne de Mascranny, lieu de rencontre des nostalgiques de la vieille monarchie et de la Restauration, où l’on pratique encore l’art ancien de la conversation, qu’un conteur dont le narrateur ne révèle pas le nom, mais qui porte un titre des plus hauts, narre l’histoire qui va suivre.

Dans les années 1820, en Normandie, il était une ville aux opinions monarchiques, survivante de la Révolution et de l’Empire, où les aristocrates locaux ne daignaient jamais abaisser leur regard vers la plèbe qui s’agitait sous eux, qu’il s’agît de bourgeois dont les ancêtres avaient servi les leurs, ou, a fortiori, de manants sans intérêt. Ils se fréquentaient entre eux, exclusivement, se barricadaient derrière leurs souvenirs et leurs armoiries, et ne toléraient en leur sein que quelques Anglais venus s’installer sur le continent. Une seule passion agitait cette population de momies : le jeu, et en particulier le whist. Le maître incontesté en était le marquis de Saint-Albans, dont le salon recevait quotidiennement les plus acharnés joueurs que comptait la ville. Un soir du mois d’août, un j

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