Ilse s’exprime ici à la première personne ; elle raconte sa vie depuis sa naissance, en 1929, jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, alors qu’elle a 16 ans. Elle s’attarde surtout sur la période 1937-1945, qu’elle décrit en détail de son point de vue d’enfant puis d’adolescente.
Son grand-père lui répète sans arrêt qu’elle est « pâle et maigre ». Quand elle se compare à sa mère, qu’elle trouve très belle, elle se demande : « Pourquoi suis-je si laide ? » Un certain manque de confiance en soi, on le voit, préside donc à son caractère. Elle a pourtant eu une enfance heureuse, rapporte-t-elle, sans trouble : les seuls larmes qu’elle aura versées, dans ses premières années, lui auront été arrachées par un conte triste. Elle ne s’offusque guère quand ses camarades de classe la surnomment « païenne » parce que ses parents sont dissidents.
C’est une enfant fière, qui a toujours envie de bien faire, et qui sanglote de honte quand l’inspection des responsables des Jeunesses hitlériennes s’est soldée par de cinglants reproches. Pleine de principes, elle ne veut pas