Koyré

la soumission au fait aboutit à la démission pure et simple devant le donné. A ces praticiens des sciences de l’homme qui accordent une foi désuète à ce que Nietzsche appelait « le dogme de l’immaculée perception », il faut rappeler, avec Alexandre Koyré, que « l’expérience, dans le sens de l’expérience brute, n’a joué aucun rôle, sinon celui d’obstacle, dans la naissance de la science classique. »[8] Tout se passe en effet comme si l’empirisme radical proposait en idéal au sociologue de s’annuler

l'existence humaine. Il n'est, à ma connaissance, aucun ouvrage consacré soit à l'histoire des arts et des sciences, soit à l'étude de la société qui ne parte de cette hypothèse. Jean Cassou enregistre le triomphe du machinisme industriel P.-M. Schuhl et A. Koyré étudient les rapports historiques entre l'homme et la machine afin d'élucider le problème du brusque alignement de la civilisation sur la technique à partir du XIXe siècle A. Varagnac souligne la rupture produite dans le développement historique des

dont Galilée conçoit une méthode scientifique correcte implique une prédominance de la raison sur la simple expérience, la substitution de modèles idéaux (mathématiques) à une réalité empiriquement connue, la primauté de la théorie sur les faits." A. Koyré, Les origines de la science moderne dans Études d'histoire de la pensée scientifique. Gallimard p.83. - "La bonne physique est faite a priori. La théorie précède le fait". Ibidem. 14-"Une observation n'a de sens qu'en fonction d'une interprétation

Saint Thomas a christianisé au treizième sicèle. Pour comprendre la portée de cette révolution qui manifeste et renforce une véritable crise de civilisation, il faut d'abord exposer la vision du monde et des sciences qui prédominait jusqu'à Galilée. Koyré a magnifiquement résumé le changement du monde qui s'opère entre le XVIième et le XVIIième: on passe du «monde clos à l'univers infini». Pour les anciens, le monde était fini, comparable à une sphère, dont le centre était la Terre, immobile au centre

Macula (Argo), 1998 (trad. de D. Meur). • Bénichou, Paul, Morales du Grand siècle, Gallimard, 1948, Folio Essais n°99, 313 p. • Hazard, Paul, La Crise de la conscience européenne de 1680 à 1715, Paris, 1946, réédition Gallimard, 1968. • Koyré Alexandre, Du monde clos à l'univers infini, 1957, traduit de l'anglais, Paris, Gallimard, 1973 – collection « Tel », Gallimard, 1988. • Van Delft, Louis, Littérature et anthropologie. Nature humaine et caractère à l'Âge classique, Paris, Presses

Platon et d’Archimède que G va s’efforcer de mathématiser le réel. A ses yeux, écrit Alexandre Koyré dans Etudes Galiléennes « La nature ne répond qu’aux questions posées en langage mathématique parce que la nature est le reine de l’ordre et de la mesure ». L’abstraction prend un sens nouveau : elle ne représente plus certaine modalité de l’être (ou de la réalité) mais joue un rôle instrumental. A Koyré écrit « l’abstraction qui néglige les complications de cas concret est tout à fait légitime dans

entre les phénomènes, on fait abstraction de ce qui change pour ne retenir que ce qui se répète. Elle est universelle : en retenant que les caractéristiques quantifiables d’un phénomène, on disqualifie toutes les données qualitatives. Texte 16 – Koyré Le thème du texte est la comparaison entre physique antique et physique moderne. La thèse consiste à expliquer pourquoi la physique antique ne pouvait pas utiliser la méthode expérimentale qui repose sur l’idée d’appliquer les mathématiques à la

Nietzsche, Par-delà le bien et le mal (1886), VI, § 211. 29. ↑ William James, Le pragmatisme (1907). 30. ↑ [1] [archive] 31. ↑ Jean-Pierre Vernant, Les origines de la pensée grecque (1962), Paris, PUF, Quadrige, 2007. 32. ↑ Alexandre Koyré, Études galiléennes, Paris, Hermann, 1939, 3 t. ; Du monde clos à l'univers infini (1957), trad. de l'an., Paris, Gallimard, Tel, 1988, 350 p. 33. ↑ Pierre Riffard, Les philosophes : vie intime, Paris, PUF, Perspectives critiques, 2004. 34

planètes…   5) Finalement : infinitisation de l’univers et destruction du cosmos L’univers est désormais considéré non plus comme fini, mais comme infini. C’est là l’un des grands aspects de la révolution scientifique du 17ème reconnus par Koyré dans Du monde clos à l’univers infini : celle-ci marque, en plus de la géométrisation de l’espace, point que nous avons vu chez Galilée, la destruction du cosmos aristotélicien/ antique. I.e., du monde conçu comme un tout fini et bien ordonné, dans

interrogations sur l'organisation de la matière, des corps, de la reproduction traversent tout le siècle. La physique se développe dans le cadre tracé par Newton, et la chimie rompt avec l'alchimie. Pour reprendre le titre célèbre d'Alexandre Koyré, l'esprit scientifique passe "du monde clos à l'univers infini", et s'interroge sur le début de cet univers, le commencement du monde, la création. Pour Buffon, c'est la collision d’une comète qui est à l'origine du système solaire. Laplace avance