Le Paradigme Utilitariste

reconnaissance est, plus profondément, un mécanisme essentiel du fonctionnement de la conscience. On ne peut pas réduire le désir de reconnaissance au désir de gloire, des preuves externes d'un accomplissement personnel. Il y a plus qu'une logique utilitariste dans ce désir, qu'il nous faut examiner comme une impulsion essentielle dans le fonctionnement de la conscience de l'individu. Le modèle hégélien de la vie de la conscience explique bien pourquoi nous ressentons un désir de reconnaissance de notre

normal », pour ceux qui refusent cet investissement scolaire, ils le manifeste par de l’absentéisme mental, investissement minimal. Face à l’école, les élèves développent inévitablement un rapport stratégique à la scolarité, ce qui induit un rapport utilitariste au savoir et par conséquent un investissement plus ou moins fort selon les matières enseignées. Rapport aggravé par la dévalorisation des diplômes et par l’entrée différée sur le marché du travail mais aussi par les diverses pratiques du système

essentiels auxquels la morale la plus élémentaire paraît être subordonnée. La perte des fondements ne menace pas plus la possibilité de penser, de connaître et de choisir que l’abandon de la vision ptoléméenne du monde ou, plus près de nous, la crise des paradigmes unitaires n’ont menacé la possibilité de la physique. C’est une chose que même l’Eglise avait comprise en son temps, et que les philosophes, curieusement, ont été les derniers à comprendre. Pour une philosophie de la recherche, de telles craintes

du sexe, etc.), s'intéressent parfois plus aux motivations des acteurs considérés comme relativement rationnels ou encore aux interactions entre individus. Mais la plupart des sociologues (même wéberiens) s'appuient – consciemment ou non – sur le paradigme selon lequel « quelque chose comme la société » existe objectivement, cette position dans le champ des idées s'opposant potentiellement à celle qui affirmerait qu'il existe plutôt toujours de la rencontre conflictuelle entre choix de formes collectives

obligatoirement correctement appliquées - Pas de crimes et de peines qui ne sont pas définies par la loi - Les peines doivent être proportionnelles à l’acte  Deux philosophes ont une vision différente : Jeremy Bentham qui incarne la vision utilitariste : pour que la peine soit appliquée et comprise, elle doit être acceptée par les citoyens et ne peut donc pas être un instrument de vengeance mais de prévention et de dissuasion. C’est toute une question de proportionnalité. La peine devrait être

l’association Agora. Introduction Un paradigme dominant dans les sciences humaines est celui qui fait de l’homme un individu calculateur cherchant en toutes circonstances à maximiser ses intérêts et agissant toujours en fonction de préférences. Ce paradigme domine depuis le 17ème siècle et s’est incarné dans la figure de l’homo oeconomicus (1). Mon projet, dans Un si fragile vernis d’humanité (2), consistait au départ à critiquer et à modifier substantiellement ce paradigme sur la base du fait massif que

aux désirs existentiels du consommateur actuel. Au-delà de l’effet de mode toujours possible, le développement de ce paradigme pose des problèmes d’ordre pratique et théorique que cet article veut soulever. 1. UNE PERSPECTIVE EXPÉRIENTIELLE DE LA CONSOMMATION 2 Depuis les années 1960-1970, la consommation s’est progressivement désengagée d’une conception essentiellement utilitariste, basée sur la valeur d’usage. Selon J. Baudrillard (1970), la consommation est devenue une activité de production de

fondée sur la poursuite du pouvoir aux dépens d’autrui. Sous un autre angle : la partition entre des « gagnants » et des « perdants » a toujours existé dans les sociétés humaines. Mais en transposant le modèle utilitariste de la concurrence dans le champ des interactions sociales, le paradigme stratégique se prive du même coup d’une lecture plus fine, plus précise, du contenu de ces interactions. Pourquoi le goût pour le pouvoir serait-il décrété comme le seul motif réaliste de l’action organisée

sociologiques 1 HLSO401 Théories de l’action rationnelleGérald Gaglio, Professeur des Universités, GREDEG, UNS2020‹N°›1Objectifs pédagogiques de l’enseignement Assimiler et s’approprier le paradigme de l’action rationnelle pour penser le monde social et en particulier la société contemporaine Savoir situer ce paradigme de l’action par rapport à d’autres et maîtriser ces autres approchesSavoir positionner les sociologies de l’action dans l’espace de la sociologie Au-delà, aiguiser votre capacité d’analyse

structurant de toute réflexion sur l’égalité, et de la critique des approches contemporaines de l’inégalité, et affiche clairement son ambition de repenser la pauvreté dans des termes non plus seulement monétaires, comme c'était le cas dans le paradigme utilitariste, mais également en termes de libertés d'être et de faire à travers les notions de "capabilités" et de "fonctionnements"2. Réaliste dans sa démonstration, Sen, d’une part, s’appuie systématiquement sur les observations empiriques tirées de