Le Sublime Et Le Grotesque

liberté dans l’art et une justification du grotesque, c'est-à-dire la présence du peuple dans l’art. Le grotesque ne revendique pas le Beau idéal, mais la nécessité du drame, qui représente la totalité incluant des oppositions. Alors Hugo retrouve Shakespeare (« Shakespeare, c’est le drame ») mais revendique aussi la modernité. D’après lui, le caractère du drame est le réel et le réel se trouve dans la combinaison de deux types, le sublime et le grotesque, comme dans la vie. Le drame de Cromwell associe

Shakespeare, jetant un pont entre Molière et Corneille. Il y expose sa théorie du grotesque qui se décline sous plusieurs formes : du ridicule au fantastique en passant par le monstrueux ou l'horrible. Victor Hugo écrit « Le beau n'a qu'un type, le laid en a mille ». Anne Ubersfeld parle à ce sujet de l'aspect carnavalesque du théâtre hugolien et de l'abandon de l'idéal du beau. Selon Victor Hugo, le grotesque doit côtoyer le sublime car ce sont les deux aspects de la vie. Lors de la création de ses autres

de la passion. Une amie de couvent l'a également éclairée sur l'égoïsme des hommes. Perdican met en cause l'éducation religieuse et célèbre la passion qui transfigure les êtres. Il plaide en vain la cause de l'amour : c’est une chose sainte et sublime même si l’on est trompé et blessé. Camille lui annonce sa décision : elle renonce au monde et va rentrer au couvent. Acte III Perdican parvient à se saisir d'une lettre que Camille adresse à son amie religieuse. La jeune fille se flatte de "l'avoir

soutiendra quelques années plus tard que, dans une œuvre littéraire, le laid et le sublime doivent coexister, il est normal de le voir peupler ses romans de monstres (Voir le Clin d’œil N°2) et même faire du monstre un héros de roman, comme dans Bug-Jargal. Pour Hugo, le monstrueux est le meilleur moyen d’exacerber une réalité à dénoncer en la livrant au regard d’autrui, sous un angle à la fois risible, grotesque et pathétique. Comme nous le verrons, tout au long de ce dossier, les monstres sont

comique, qui se côtoient et s'entremêlent. Le tragique, qui met en scène dans un style élevé des héros aux grandes passions et le comique, qui représente les défauts de l'humanité moyenne ne se distinguent pas non plus ainsi. Il faut mêler sublime et grotesque. Il faut rompre avec le rythme de l'alexandrin classique ; il faut prendre des sujets modernes ou exotiques ; il faut rompre aussi avec l'invraisemblance des unités de temps et de lieu. La seule unité valable est celle de l'action (pour que

excessives et appartenant à un autre temps. Mais ce n'est pas pour autant que les romantiques dénigrent le passé puisqu'ils se réclament de Shakespeare, lequel mélangeait les genres (tragédie, comédie, farce…) et les registres (tragique, lyrique, sublime, grotesque…). Cette nouvelle revendication est celle de la totalité. En fait, le Romantisme a été initié en quelque sorte dès la seconde moitié du XVIIIe siècle, sous l'influence de Rousseau : en effet, un courant en rupture avec la raison classique apparaît

cou. Il est donc à la fois un personnage monstrueux comme le gnome mais aussi comparé implicitement à Héraclès, héros mythologique représenté avec la peau du Lion de Némée sur le dos. C’est un personnage à l’aspect paradoxal, mélange de grotesque et de sublime cher à Victor Hugo.Il tenait la jeune fille toute palpitante suspendue à ses mains calleuses(1) comme une draperie blanche ; mais il la portait avec tant de précaution qu’il paraissait craindre de la briser ou de la faner. On eût dit qu’il

et les tourments du cœur et de l'âme. Il s’agit donc d’une rébellion du sentiment contre la raison. Les romantiques cherchent l'évasion et l'excitation dans le rêve, le morbide et le sublime, l'exotisme et le passé. Le romantisme joue sur les contrastes, sur l'opposition du beau et du laid, du sublime et du grotesque. Les romantiques nous font part de leur désillusions, d'une forme de désenchantement. Ils ne trouvent pas leur place dans la société. Le romantique se sent comme étant un être à part

(Jacques RANCIÈRE, Politique de la littérature, Galilée, 2007, p. 18)Extraits de la préface de Cromwell« […] Nous voici parvenus à la sommité poétique des temps modernes. Shakespeare, c'est le drame ; et le drame qui fond sous un même souffle le grotesque et le sublime, le terrible et le bouffon, la tragédie et la comédie, le drame est le caractère propre de la poésie, de la littérature actuelle. »[...] Ainsi, pour résumer rapidement les faits que nous avons observés jusqu'ici, la poésie a trois âges, dont

littéraire qui essaie de laisser largement place à l'expression des sentiments et des sensations en abolissant les règles strictes de la littérature classique. Il propose de jouer sur les contrastes, sur l'opposition du beau et du laid, du sublime et du grotesque. Il préconise la liberté et le naturel en art. Le Romantisme s'exerce dans les romans, la poésie, ainsi que le théâtre l’opéra la musique, la danse et la peinture A quels autres mouvements c’est il opposé ? Le romantisme est donc