Te Deum

quelques milliers d’hommes. Le tout pouvait bien se monter à une trentaine de mille âmes. Candide, qui tremblait comme un philosophe, se cacha du mieux qu’il put pendant cette boucherie héroïque. Enfin, tandis que les deux rois faisaient chanter des Te Deum chacun dans son camp, il prit le parti d’aller raisonner ailleurs des effets et des causes. Il passa par-dessus des tas de morts et de mourants, et gagna d’abord un village voisin, il était en cendres : c’était un village abare que les Bulgares avaient

qui est nié par les philosophes optimistes – est répandu par deux grandes puissances. Premièrement le mal est diffusé par le clergé, et ce dès le chapitre II : avant la bataille entre les Abares et les Bulgares, les deux camps chantent des Te Deum, des chants religieux censés encourager la violence des combats. L'Eglise est ensuite elle-même à l'origine de la violence avec le passage de l'auto-da-fé, allant jusqu'à la mise à mort. Le fanatisme religieux et les superstitions sont ainsi vivement

Mon village jour après jour... Samedi 8 mai 2010 Te Deum! Autrefois les jeunes filles allaient se promener le dimanche, bras-dessus, bras dessous, et parfois les garçons venaient les taquiner. Si bien qu'un jour l'en d'entre eux griffa Paulette au mollet avec une branche de houx. La jambe enfla et était douloureuse l'empêchant de marcher. Et voilà que le curé arriva en courant: -Paulette, c'est l'Armistice! Il faut que tu joue le Te Deum (hymne de louange)! Mais la pauvre pouvait à peine marcher

(chapitre 8), un cordelier abuse de Pâquerette, et celle-ci se prostitue avec des prêtres chapitre 24, les prêtres sont aussi des alliés des pouvoirs économiques et politiques. La religion encourage et soutient la guerre, en faisant « chanter les Te deum, chacun dans son camp » (chapitre 3). La religion est aussi complice de l’esclavage : le nègre de Surinam observe que les prêtres laisse les maîtres traiter les africains plus mal que des bêtes (chapitre 19) et que « c’est à ce prix que vous mangez

nocturnes rayons qui percent les volets ? Sentant ta bourse à sec autant que ton palais, Récolteras-tu l'or des voûtes azurées ? Il te faut, pour gagner ton pain de chaque soir, Comme un enfant de chœur, jouer de l'encensoir, Chanter des Te Deum auxquels tu ne crois guerre, Ou, saltimbanque à jeun, étaler tes appas Et ton sourire trempé de pleurs qu'on ne voit pas, Pour faire épanouir la rate du vulgaire. Charles Baudelaire Ce poème parle d'une jeune femme a qui Baudelaire demande

atrocités : « des héros abares avaient traité [le village bulgare] de même. Cette communauté était soulignée dès le début, dans la parfaite symétrie des dégâts « six mille hommes de chaque côté ». Les rois encouragent cette cruauté en faisant chanter des Te Deum, chacun dans son camp ». Les deux camps sont ainsi tellement indifférenciés qu’ils ont tous deux recours à ce chant de remerciement et de victoire. On peut voir aussi ici la critique de la religion, qui permet que l’on remercie Dieu de telles atrocités

puissante et intolérante, plus proche du fanatisme ou |- Candide condamne la religion sous toutes ses formes : fanatisme (autodafé| |de la superstition et qui se fait la justification d’abus comme la guerre |chap.6), légitimation de la guerre (Te Deum chap.3), ou de l’esclavage | |ou l’esclavage. |(Nègre chap.19). | |- Absence de libertés à tous niveaux : esclavage, liberté

épris de l’architecture des Goths, et déplorant le retour du fanatisme ? Tout ce que la jeunesse aimait alors, tout ce qu’exaltait l’art renaissant lui eût fait horreur, le son des cloches, les cathédrales, les cimetières, les batailles, et les Te Deum. De tout ce qui excitait alors les imaginations, je ne vois guère qu’Ossian et Malvina dont il eût pu s’accommoder ; pour tout le reste, l’esprit le plus dépaysé, le plus étranger, le plus malheureux. Mais je crois voir venir un de mes amis du Parnasse

plus attaquée du conte, l’Eglise subit au moins trois types de critiques. Tout d’abord, elle n’est pas opposée à la logique guerrière des Etats belligérants, puisqu’au moment du massacre des armées bulgare et abare (III), les rois font chanter des Te Deum dans leurs camps. De plus, s’appuyant sur la crédulité des gens simples, l’Eglise se sert de puissantes organisations comme l’Inquisition (VI) pour garder un pouvoir entretenu par la superstition. Intolérante, elle tâche d’éliminer les tenants d’autres

habeat secum servetque sepulchro). Or la pauvre Didon ne sait pas que le serment sous forme de malédiction qu’elle prononce va effectivement se réaliser et se retourner contre elle (ce que souligne au livre VI la reprise des même formules : Sed me iussa deum, quae nunc has ire per umbras, per loca senta situ cogunt noctemque profundam) : par une ironie tragique, Virgile préfigure ici la rencontre aux Enfers d’Enée et de Didon qui aura retrouvé son mari Sychée dans les bois de myrtes.