Bel Ami

par

Laroche-Mathieu

C’est un politicien, dont Maupassant dresse un portrait féroce : « un de ces hommes politiques à plusieurs faces, sans convictions, sans grands moyens, sans audace et sans connaissances sérieuses, avocat de province, homme de chef-lieu, […] sorte de jésuite républicain et de champignon libéral de nature douteuse, comme il en pousse par centaines sur le fumier populaire du suffrage universel. » Son « machiavélisme de village » lui a permis d’être élu député et de tremper dans diverses combinaisons louches.

Physiquement, il est l’exact opposé de Georges Duroy : « Une très petite moustache roulée redressait sur sa lèvre deux pointes pareilles à des queues de scorpion » : on est loin de la moustache virile et conquérante de Bel-Ami, et de Maupassant lui-même. En outre, « ses cheveux huilés de brillantine arrondissaient sur ses tempes deux bandeaux de bellâtre provincial. Il était un peu trop gras, un peu bouffi, bien que jeune ; le ventre tendait son gilet. » Duroy exsude la virilité, Laroche-Mathieu n’exsude rien, sinon la brillantine. C’est pourtant l’homme que Madeleine prend pour amant :

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