La Bête Humaine

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Conclusion

Dire que La Bête humaine fut mal accueillie à sa parution est un doux euphémisme : la critique accepta mal les descriptions photographiques de la catastrophe ferroviaire, ainsi que la crudité des scènes de meurtre. De plus, le caractère amoral (mais non immoral) du récit, dans lequel le coupable n’est pas formellement condamné par l’auteur, choqua. En outre, la présence constante du sexe, de façon parfois très explicite (mais jamais obscène) contribua à la réputation de celui que certains nommaient « Zola-le-pornographe ». On dit même que Zola manqua cette année-là l’élection à l’Académie française à cause de son roman. Cependant, La Bête humaine marque aussi l’adieu de Zola à une forme de noirceur ; en effet, les romans qui suivent iront moins loin dans les tréfonds de la bassesse humaine. On dirait que l’encre la plus noire que Zola avait utilisée jusqu’alors s’en est allée avec le train fou dont l’image clôt le roman, qui court sans conducteur, vers une ultime catastrophe, emmenant vers le gouffre du champ de bataille ou du déraillement une horde de soldats ivres et déchaînés. Le temps a pa

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