La Bête Humaine

par

La Lison, la machine humaine

Émile Zola a animé plusieurs entités inertes, qui sont devenues des « monstres » de la littérature française, comme l’alambic de L’Assommoir ou le puits du Voreux dans Germinal. Dans cette tératologie, la Lison occupe le premier rang. Elle porte le nom d’une petite gare, mais c’est bien un prénom féminin que le lecteur y voit. Machine moderne, fin du fin des dernières techniques, « C’était une de ces machines d’express […] d’une élégance fine et géante avec ses grandes roues légères réunies par des bras d’acier, son poitrail large, ses reins allongés et puissants ». Dès la première rencontre avec la Lison, Zola montre la beauté de la machine mais aussi son côté vivant, animal, dont les pièces si bien assemblées évoquent davantage un corps qu’une mécanique. De plus, elle n’est pas une locomotive comme les autres : lors de sa construction, la magie d’un assemblage particulièrement réussi lui a donné une puissance et une fiabilité hors-norme. Bientôt, on passe de l’animal à la femme : Jacques et Pecqueux aiment la Lison comme on aime compagne fidèle sur qui l’on peut compter. En outre, la Li

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