Richard III

par

Entre libre arbitre et fatalité

Le Richard de Shakespeare est infâme, nul ne peut le contester. Mais a-t-il le choix ? Est-il prédestiné par son physique, âme déviante dans un corps tordu ? La réalité des événements historiques, à savoir sa défaite face au grand-père de la souveraine régnante, permettait-elle qu’il fût dépeint autrement ? Et quel est le rôle de Dieu dans l’œuvre, omniprésent dans la pensée du XVIe siècle ?

On l’a dit plus haut : Richard ne peut être que vil, puisque le grand-père d’Élisabeth Ire l’a vaincu. Toute autre peinture du personnage serait sacrilège. En outre, Richard se présente comme vil à peine entré en scène. Dès le monologue qui ouvre la pièce, Richard le dit : « je suis déterminé à être un scélérat » (“I am determined to prove a villain”). Une double interprétation est possible : Richard exprime sa volonté d’être un scélérat, ou bien déclare qu’il est prédestiné à l’être. Cette deuxième vision est une vision calviniste, c’est-à-dire d’un protestantisme rigoureux, fort en vogue à la fin du règne d’Élisabeth Ire, souveraine qui porta haut les couleurs de la reli

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