Une vie

par

Julien de Lamare

La première description que Maupassant donne du vicomte de Lamarre est sans appel : le lecteur va rencontrer un personnage détestable : « Il possédait une de ces figures heureuses dont rêvent les femmes et qui sont désagréables à tous les hommes. Ses cheveux noirs et frisés ombraient son front lisse et brun ; et deux grands sourcils réguliers comme s’ils eussent été artificiels rendaient profonds et tendres ses yeux sombres dont le blanc semblait un peu teinté de bleu. » Maupassant brosse en quelques traits le portrait de ce beau visage et de cette âme vile dont le regard n’est profond que par un artifice de la nature – des sourcils trop réguliers pour être vrais, et qui le sont, pourtant. Julien est un prédateur, un séducteur sans âme dont le visage est un piège tendu à la femme, sa proie. Cette figure « désagréabl[e] à tous les hommes » est l’idéal dont rêvent les femmes. Quand le naïf abbé Picot le présente à la famille de Jeanne, Julien voit immédiatement quel parti il peut tirer de la situation : Jeanne est jeune, jolie, fille unique, issue d’une famille à l’aristocratie irrépro

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