Une vie

par

L'abbé Picot

Le curé du pays « était gai, vrai prêtre campagnard, tolérant, bavard et brave homme. » Il ferme les yeux sur certaines fautes de ses paroissiens, ne cherche pas à forcer les événements, préfère convaincre lentement et laisser les choses suivre leur cours. Ainsi, il amène doucement Jeanne et la baronne à fréquenter l’office du dimanche, sans pour autant s’opposer au baron qui se veut libre-penseur. Ce pragmatisme est une ouverture vers l’autre où le bon sens et la tolérance font bon ménage. C’est cette ouverture d’esprit qui permet l’organisation par le baron du baptême de son bateau tout neuf, prétexte pour le curé à une cérémonie religieuse. Bien sûr, ce curé n’a rien d’un abbé de cour : « il était gros, fort rouge et suait à flots. Il tirait de sa poche à tout instant un énorme mouchoir à carreaux imbibé de transpiration, et se le passait sur le visage et le cou. » Il a les manières d’un paysan mal dégrossi, et pour seul esprit « une verve de curé en goguette ».

Il intervient dans les affaires de famille, il est là quand ses ouailles sont dans la peine, et c’est auprès de lui que

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