Une vie

par

La baronne Le Perthuis des Vauds, dite Petite Mère

La mère de Jeanne, Adélaïde Le Perthuis des Vauds, « avait été fort jolie dans sa jeunesse et plus mince qu’un roseau ». Malheureusement, l’âge et l’obésité ont fait leur œuvre, la baronne est devenue une femme essoufflée incapable du moindre effort physique. Elle se complaît dans son état souffreteux, évoquant sans cesse son « hypertrophie », maladie cardiaque au nom ronflant dont elle ne perçoit pas le sens mais qui assoit son identité de femme malade. Quand le temps le permet, elle parcourt inlassablement les deux longues allées du parc, appuyée au bras de la domestique Rosalie. C’est ce qu’elle appelle son « exercice ». Quand elle garde la chambre, elle aime à se plonger dans son « tiroir aux souvenirs » où elle serre précieusement les souvenirs fanés de son passé. Au soir du décès de sa mère, Jeanne découvre, stupéfaite, que sa mère conservait là les souvenirs d’une ancienne liaison, alors qu’elle était déjà mariée avec le baron.

Petite Mère n’a pas en elle une once de méchanceté et partage avec son mari une inépuisable bonté. Pas plus que son mari elle ne perçoit le dang

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