Pour qui sonne le glas

par

Pilar

Le lecteur fait la connaissance de Pilar par cette première réplique : « Qu’est-ce-que tu fais maintenant, espèce d’ivrogne, de paresseux, innommable fils d’une innommable putain gitane ? ». La personne qui tient ces propos d’une verdeur picaresque est « une femme d’une cinquantaine d’années, presque aussi grande que Pablo, presque aussi large que haute, en jupe paysanne et blouse noire, avec d’épais bas de laine sur de lourdes jambes, des espadrilles noires, et un visage brun qui aurait pu servir de modèle pour un monument de granit. » Elle est « la mujer à Pablo », sa compagne. Elle règne sur l’intendance de la grotte où gîte la petite bande de guérilleros. Viscéralement dévouée à la cause de la République, elle est libre dans tous les sens du terme : personne ne lui dicte sa conduite, elle décide de sa propre vie, et elle parle à l’impératif, en fleurissant ses phrases d’épithètes hautes en couleur. À ce titre, elle est l’exacte antithèse de Maria la soumise. Sa langue acérée l’amène parfois à proférer des propos qui blessent ceux à qui elle s’adresse. Elle a par le passé fait preuve

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