Au bonheur des dames

par

Les grands magasins et la mutation du commerce

Ce volume des Rougon-Macquart est consacré à l’apparition et l’expansion d’une nouvelle forme de commerce encouragée par la soif d’enrichissement à laquelle Zola associe le Second Empire : les grands magasins. C’est le Bonheur des Dames qui est décrit en premier dans le roman, avant même les personnages. Mais n’en est-il pas un ? Il apparaît comme littéralement vivant : « les pièces de draps elles-mêmes, épaisses et carrées, respiraient, soufflaient une haleine tentatrice ; tandis que les paletots se cambraient davantage sur les mannequins qui prenaient une âme, et que le grand manteau de velours se gonflait, souple et tiède ». Ce personnage grandit, envahit le paysage, et triomphe finalement. L’omniprésence de ce type de commerce aujourd’hui met en lumière le caractère visionnaire du roman.

Le Bonheur des Dames se trouve Place Gaillon ; il est issu de la petite boutique de Mme Hédouin. Sa façade est ouverte sur les petites rues commerçantes et anciennes où survivent ses concurrents comme le Vieil Elbeuf. À la fin du roman, le magasin a tourné le dos au passé et inaugure une façade monumentale

Inscrivez-vous pour trouver des dissertations sur Les grands magasins et la mutation du commerce >