Pot-Bouille

par

Monsieur Josserand

Il est aussi doux que son épouse est brutale. Cet employé modeste se contenterait de son quatrième étage et du bonheur tranquille d’une vie en famille, mais son quotidien est un enfer. Toujours en butte aux reproches de sa femme, effaré par les dépenses occasionnées par le train de vie que celle-ci impose à la famille, il se tue au travail en accomplissant en sus de son premier emploi, la nuit, un abrutissant travail pour un éditeur. Quand Éléonore lui jette sa supposée médiocrité au visage, il réplique doucement : « Vas-tu me reprocher d’être honnête ? » C’est la différence fondamentale entre Éléonore et lui. Tout son être s’est cabré à l’idée de l’odieuse comédie de la dot qu’on l’a forcé à jouer. Enfin, il est d’une touchante naïveté et ne perçoit qu’après coup les drames qui se jouent sous ses yeux, comme lorsque Berthe, surprise en flagrant délit d’adultère, se réfugie chez ses parents. Pour M. Josserand, le mal n’existe pas.

Le malheureux, usé, vieilli, meurt des suites d’une crise d’apoplexie provoquée par les affreuses disputes que sa femme engendre en permanence et la honte qu’il

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